dimanche 22 septembre 2013

9*

"Une médaille en or,
une paire de clous d'oreilles or jaune et diamants,
une théière japonaise en fonte,
une montre sportive type Breitling,
une paire de Paraboot modèle Michael,
un duffle coat,
un trench coat,
un pull Armor Lux marine,
une étole Kenzo,
un carré Hermès,
une paire de WayFarer de Ray Ban,
une besace marron,
un 24H Darel noir,
un Montblanc,
une Mini Cooper noire,
un dessous de plat "Lu-Petit Beurre-Nantes",
un bébé Henriot blanc,
une aquarelle de He Yi Fu,
un blouson en cuir,
une paire de bottes Kickers,
un bonnet irlandais,
des Birkenstocks,
un gobelet Lalique,
deux flûtes à champagne Bacarat,
la bague Chance of Love de Mauboussin
..."

Cette liste représente la fille que j'étais en 2006. La fille en duffle coat que j'étais, celle pour qui l'achat de Paraboot avait représenté autant de plaisir que de satisfaction, ces chaussures représentant la princesse qu'elle avait toujours voulu être et n'avait jamais été.

Cette fille d'avant 2006 s'est perdue dans la fréquentation effrénée des blogs, et dans la consommation sans limite que celle-ci a provoqué.

Il y a 6 ans, je commençais à gagner ma vie comme titulaire. Une nouvelle vie s'ouvrait devant moi, après ces dernières années d'emploi précaire, et de formation subventionnée à l'ARE. Je savais qu'à présent, j'allais pouvoir planifié ces achats. J'allais pouvoir m'offrir un duffle coat de marque, que je porterais jusqu'à l'usure, j'en remuais déjà de plaisir anticipé tout au fond de mes Paraboot.

Je suis issue d'une famille où l'on ne dépensait pas trop. Nous étions bien habillés, mais nous portions nos vêtements jusqu'à les achever. Je n'avais pas ce dont j'avais envie, mais je portais ce dont j'avais besoin. Une paire de chaussures par saison, une parka pour trois ans. On ne suivait pas la mode. J'avais un style très classique, alimenté par le look des jeunes filles de bonnes familles de mon lycée : jean, pull en lambswool, bottines ou chaussures bateau. Je ne sortais pas du lot. Parfois, ma tante nous laissait quelques vêtements qu'elle ne portait plus. Cela introduisait un peu de style dans ma garde-robe. Portant, je calculais. je choisissais mes vêtements avec beaucoup de soin. J'aimais les mocassins, les manteaux, les vestes. Déjà, j'avais horreur d'acheter des vêtements avec quelqu'un d'autre. J'ai reçu les premiers compliments sur mon look en terminale. C'était inattendu. J'avais l'impression pour ma part de survivre.

Au fil des années, j'ai appris à faire attention. J'ai constituer petit à petit la base de ma garde-robe (jean/parka/Doc Martens), puis le temps d'une promotion j'essayais quelque chose de différent. Mais ce qui me faisait vraiment plaisir, c'était d'acheter une pièce, et de la porter de saison en saison, d'avoir du plaisir à la retrouver.

Puis en 2006, je suis tombée enceinte. Les vêtements de grossesse ne m'ont pas posé de problème, au contraire, même, j'étais plutôt bien dans ma peau. Tour a commencé à déconner après.

+ 5 kilos, une belle dépression post-partum, et une garde-robe a reconstituer. Là, j'ai fait n'importe quoi. Et c'est là que j'estime que la lecture des blogs m'a faite plonger. Pour ma part, chaque billet lu m'incitait à acheter : du maquillage, des fringues, du talent pour devenir tricoteuse ou couturière, tout et n'importe quoi, avec la même facilité : il suffisait de cliquer sur le lien en surbrillance, et hop!

Je me suis perdue. J'en ai dépensé, des ronds. Et les ennuis sont arrivés. Fins de mois difficiles, embrouilles avec l'époux. Alors je me suis sevrée.

Aujourd'hui, je fais gaffe. Je n'ai plus de carte bleue, et je ne me ballade plus avec on chéquier. Tant pis pour l'inspiration, mais j'ai arrêtée de me promener sur le web. Il y a deux jours, je suis tombée sur cette liste. J'ai eu l'impression de me retrouver. J'ai envie maintenant d'inculquer à mes enfants que le bonheur ne se résume pas dans la possession de multitude de chose, mais dans le respect de ce que l'on possède. Que ces objets sont à notre service, qu'ils répondent à un besoin, et pas le contraire.

Cet espace est préservé. Il n'y a aucun lien, personne ne me lit. C'est juste une petit espace de reconstruction, où j'évoque les choses qui me plaisent, sans me faire souffrir.

dimanche 15 septembre 2013

8*

Je suis ravie de cet achat, et cela pour plein de raison.


D'abord parce que c'est vraiment un achat coup de coeur. Les couleurs de ce foulard ont tout de suite attiré mon regard vers la boutique qui le mettait en valeur. Je ne connaissais pas du tout la marque, je ne l'ai pas acheté pour faire "comme elles", je l'ai acheté parce qu'il me plaisait.

Sa taille était parfaite, la matière aussi. La vendeuse m'a présenté la marque, et j'avais un bon d'achat gagné au printemps précédent.

J'ai envie d'en faire mon foulard de demie-saison.

C'est un foulard Lovat & Green, aux couleurs absolument exceptionnelles, acheté dans une boutique de Paimpol, spécialisée dans les vêtements dits bio et écolo.

La marque produit des pièces 100% laine, aux imprimés très beaux. Les pièces sont issues d'une entreprise artisanale située à Bilbao.