dimanche 16 juillet 2017

173*


Une semaine de vacances s'est déjà écoulée, mais curieusement, cette année, je n'ai pas ressenti cet état de grâce qui caractérise ces premiers moments. Vous savez, ces premiers jours où l'on se dit que tout est possible, et que les jours qui vont arriver seront forcément précieux, parce que tant attendu.

Je suis habitée de confusion. Dans une journée, j'oscille entre la perfection et les abîmes, sans demie mesure. Le vieux démon de la colère est revenu, et je me sens bouillonnante, pleine d'envies et prête à la dispersion.

Je sens que cet été à venir est une charnière, qu'il va y avoir certaines choses à réinventer pour avancer sans souffrance. Depuis des années j'ai construit ma vie en pleine conscience, avant même de soupçonner l'existence de ce concept. J'étais en quatrième quand je me suis promis de ne pas laisser la douleur l'emporter, et de faire le choix de la joie. Non, pas la joie. De la résistance.

Les jours que je traverse sont difficiles. Je n'identifie pas la source de cette tristesse, je ne fais que vivre avec elle. Oui, tristesse et colère sont mes compagnes, et elles mordent dur, très dur. Et ma voix et mon corps les diffusent, beaucoup trop. Mon compagnon, mes enfants, ma famille sont les témoins de cette peine, et parfois les victimes. Je me couche alors sur un oreiller de honte, en priant pour que demain ce soit différent.

Je suis une Petite Poucette perdue dans une sombre forêt de tristesse et de colère, alors je sème des petits cailloux blancs. Ceux-ci ne me font pas retrouver le chemin de la maison. Non, je pressens que je vais y rester encore un peu dans cette forêt, un peu comme dans un purgatoire. Ces petits cailloux blancs sont des moments de joie et de lumière dans mes journées : une lecture, un roll on d'huiles essentielles, une chanson, quelques mailles, un peu de rangement, une séance de yoga, quelques traits de crayons, une jolie chose. Et puis le soir, je me couche, et avant de dormir je laisse mon esprit vagabonder dans ces univers "à côté" que je me suis inventé depuis petite.

Je survis. Et pourtant, rien que d'écrire ces mots me sidère, car tant de gens dans le monde SURVIVENT effectivement. Je voudrais tarir le flux de ces pensées, de ces regrets, de ces envies, de ces reproches. Je voudrais cesser de penser pour ne juste qu'être. Là, j'ai juste envie d'écrire "Je pense donc je souffre".

Je reviendrai ici très vite, parce que je l'aime ce petit "chez moi".

Xoxo.

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